Les Pensées …de Jacques

Quel droit avais-je de qualifier mes écrits de… philosophiques ?
Je ne suis ni professeur de philosophie, ni un de ses maîtres à penser ultra-médiatisés que l'on voit régulièrement dans les émissions de variétés… Alors, appelons cela des pensées !

Tout le monde a le droit de penser et d'en coucher le résultat sur le papier dès l'instant où l'on sait écrire.
J'économise des arbres en écrivant directement sur l'écran.

PsykoFhiloDroitHistoireetc.

Avant de prétendre avoir une opinion personnelle sur le monde, je me suis tourné vers l'exemplaire d'humanité que je pouvais le mieux observer, et j'ai étudié son fonctionnement. Mon fonctionnement… qui pourrait bien ressembler à celui de tous les exemplaires d'humanité que nous connaissons. Ou pas ? À vous de juger.

N'ayant nullement étudié la psychologie, je leur laisserai leur précieuse science, pour décrire ma psykologie, plus adaptée que l'étude d'un esprit qui n'existe que dans les croyances…

Psykologie :

L’Inconscient, siège de toute mémoire

L’Inconscient, source de toute pensée

La conscience, pour quoi faire ?

Plaisirs et douleurs

Volonté et habitudes

La décision

L'intelligence

Conclusion


L’Inconscient, siège de toute mémoire

En matière de religion, ma position est simple : s'il existait un dieu réel, il s'imposerait à l'humanité entière en un laps de temps très court, y compris aux pauvres gens qui ont été élevés dans une fausse religion dès leur plus jeune âge.

Je ne me suis pas laissé aveugler longtemps par la religion dans laquelle j'avais été instruit.

Faute de cette supériorité manifeste, je suis devenu sainement sceptique en matière de religions…

En matière de philosophie, ma position est simple — d'autres diront simpliste — également : s'il existait une philosophie efficace, elle s'imposerait très vite à l'ensemble de l'humanité, hors du cercle des adorateurs de jargon et d'hermétisme, comme une connaissance nécessaire à la compréhension de l'existence humaine et de l'existence en général.

C'est faute d'avoir connu cette philosophie efficace et réaliste, et poussé par la nécessité de cette connaissance, que j'ai dédié une partie de ma vie à la recherche de ce qui va suivre…

Sont-ce des découvertes réelles ou le délire d'un homme seul, c'est à vous de juger !


Je me suis toujours demandé pourquoi les manuels scolaires nous apprenaient autant de choses sur le tube digestif et rien sur la manière dont nous pensons, dont la pensée est émise et se transforme en actions…
À croire que les êtres humains sont davantage des tubes digestifs que des Homo sapiens ?

Pourquoi ne nous apprend-on pas le fonctionnement de nos pensées ?

1) On n’en sait rien…

Oh ! Peut-être quelques spécialistes ont-ils des idées plus précises sur la question, mais dans la mesure où ils ne partagent pas ce savoir avec le plus grand nombre, où est la différence ?

2) Et on ne veut surtout pas le savoir…

Franchement, puisque l’on vit dans le meilleur des mondes, quel intérêt y aurait-il à savoir comment l’on pense ?
Les spécialistes de la communication sont déjà bien heureux de pouvoir manipuler les cerveaux disponibles, à quoi bon apprendre à ces derniers à se méfier de leur propre fonctionnement ?

Avant d'envisager une quelconque philosophie de la vie humaine, il m'apparaît nécessaire de cerner au plus près notre fonctionnement mental.

Comme un architecte a besoin de notions de physique…
Comme un conducteur a besoin d’en savoir un minimum sur le fonctionnement des automobiles…


Je ne suis rien, ni personne…

Simplement, comme beaucoup de mes contemporains, on a profité de mon enfance pour me faire croire à des sornettes ; j'en suis sorti définitivement vacciné de toutes les vérités humaines…

Malgré l'intérêt que je portais à ces matières en général, j'avoue avoir été incapable d'étudier la philosophie,
la psychologie ou la psychanalyse…

Ces matières ne répondant pas à mes questions, à quoi bon gorger mes neurones des hypothèses d'un passé jugé primitif à tant d'égards (et notamment sur le plan des mentalités…) ?

Paradoxalement, moins on en sait dans certains domaines, moins l’on est pollué par des siècles d’ignorance, de verbiage et de fausse érudition, et plus on dispose d’impartialité pour partir de zéro et arriver enfin quelque part. C’est du moins ce que je me suis dit… en toute modestie !

 

Par le trou de la serrure…

Si tout ce que vous connaissez des maisons, vous deviez le deviner en regardant par le trou de la serrure…

…vous penseriez que l'entrée est la pièce principale de la maison.

…vous imagineriez que les murs sont très épais.

…vous penseriez que les habitants de la maison la traversent pour aller vivre ailleurs, quand on ne les voit plus dans l'entrée, ou qu'ils dorment cachés dans les murs.

…qu'après avoir quitté l'entrée, ses habitants accèdent peut-être à une autre dimension, ce qui expliquerait leur disparition ?

Si tout ce que vous connaissez de votre fonctionnement mental, c'est ce qui est perçu à la conscience, vous pouvez prêter à celle-ci une importance démesurée, un rôle qui n'est pas du tout le sien et c'est une erreur qui a l'avantage d'être partagée par le reste de l'humanité depuis des lustres…

 

Pas un iceberg…

La conscience n'est pas la partie émergée d'un iceberg, que l'on prendrait pour la cabine de pilotage. Même pas.

La conscience, c'est juste le périscope d'un sous-marin et, comme on ne voit que ce qui dépasse, on la croit grande comme un phare qui guide les navires…

 

Préjugés courants sur notre fonctionnement mental

Attention ! Tout ce qui va suivre est faux, et la Terre n'est pas plate non plus…

Nous sommes des êtres conscients, capables de faire des choses extraordinaires grâce à l'activité de notre conscience, et nous pouvons aussi faire quelques actions secondaires, dites réflexes, sans que la conscience participe…

Nous sommes des êtres libres, avec la capacité de choisir entre le bien et le mal…

L'inconscient existe un peu, mais c'est le siège des pulsions plus ou moins dégoûtantes, où les malades mentaux peuvent aller chercher leurs sales névroses…

Il y a sûrement d'autres âneries en magasin, mais c'est tout pour le moment…

Attention ! Ce rappel n'est pas inutile, parce que l'on verra que ces préjugés imprègnent notre fonctionnement mental, qui joue le jeu de cette fausse réalité.

Un peu comme si une voiture à essence était persuadée qu'elle fonctionnait à la vapeur…
Cela ne la dérangerait guère de cracher abondamment de la fumée par le pot d'échappement…

Et cet écran de fumée expliquerait très bien que vous ayiez dû attendre 2010 pour apprendre à vous connaître…


L’Inconscient

L’Inconscient n’est pas cette chose mystérieuse, vaguement dégoûtante, à l’œuvre particulièrement chez les malades mentaux et qui se contenterait de nous faire commettre des lapsus, des oublis, des actes manqués, des rêves…

L’Inconscient est beaucoup plus que cela : il est "nous" en totalité. Il est à la fois l'entrepôt intégral de nos souvenirs et… l’usine qui fabrique toutes nos pensées, donc tous nos actes.

Mais, direz-vous, si l’Inconscient est tellement puissant, quelle est le rôle de la conscience (si valorisée dans l'imaginaire courant…) ?

La conscience est un idiot muet !

Eh oui ! La conscience n'est que la partie émergée de l'iceberg inconscient. Elle est la lucarne qui permet à l’Inconscient de mieux percevoir le monde réel et… de tester la validité de ses suggestions !

On verra que la conscience n'est qu'un moniteur qui affiche les calculs de l'ordinateur inconscient.

Et puis, la conscience nous permet (à nous, donc à l'Inconscient) de percevoir les douleurs et plaisirs de la vie humaine…

Enfin, la conscience est un auxiliaire précieux pour l’Inconscient, car elle est aux premières loges des perceptions, des sensations.

Mais d'intelligence, de culture, de goût, on verra que la conscience en est totalement exempte ! Autant prêter de la sensibilité à un double vitrage…
(Dur à accepter, n’est-ce pas ?)



L’Inconscient, siège de toute mémoire

Si je vous dis "Waterloo", vous ne savez peut-être pas que cette bataille a eu lieu le 18 juin 1815 (je viens d'aller voir dans Wikipedia…), mais vous savez sans doute que c'est une défaite de Napoléon (la dernière…) et une victoire de l'Europe coalisée.

Toujours est-il que trois secondes avant que j'évoque "Waterloo", ni ce mot, ni sa signification n'étaient présents à votre conscience (à moins d'un hasard merveilleux…).

Imaginez un acteur sur une scène. Il ne connaît pas un mot de son texte. Il ne parle même pas la langue de la pièce qu'il est censé jouer ! C'est la conscience…

Dans le trou du souffleur, il y a l'Inconscient. Il perçoit tout ce que perçoit l'acteur, et à chaque instant, il souffle à l'autre ce qu'il a besoin de dire et faire. L'autre s'exécute bêtement et tant que l'Inconscient fait bien son travail, les spectateurs ne se rendent compte de rien…

Mieux que cela : il n'y a pas d'autre spectateur que l'Inconscient, qui est aussi le seul élément actif du fonctionnement intellectuel.

Si l'on vous dit "Monsieur Martin…", vous pouvez répondre "Oui, Monsieur Martin ?" ou bien "Quel Martin, j'en connais plein ?", à moins que ce ne soit "Non, je ne vois pas de Monsieur Martin…".
On insiste alors : "Tu sais bien… Le mari de la tante Gisèle qui était clerc de notaire…" et, là, tout s'éclaire, son visage apparaît fugitivement à votre conscience. Youpi !
C'était un peu mal rangé, mais l'Inconscient a finalement fait son travail…

Si je vous dis "idiosyncrasie", vous connaissez… ou pas… ou pas tout à fait (mais si on vous donne la définition vous saurez si c'est ça…)… ou pas du tout (jamais entendu parler et qu'importe ?). Moi-même, je ne suis pas bien sûr de ce mot, mais il existe, j'en suis tout à fait sûr !

Là aussi, avant de l'évoquer, "idiosyncrasie" était 100% absent à la conscience et du bon vouloir de l'Inconscient dépend son apparition… ou son absence.

Comme tout souvenir, même le plus important !
Étiez-vous conscient de votre propre nom en lisant les paragraphes qui précédaient ?

La tranquille certitude de pouvoir se rappeler son propre nom n'empêche pas celui-ci d'appartenir à l'Inconscient seul, plus de 99 % du temps (sauf si vous êtes un personnage important interpelé par son nom en permanence…).

La conscience est une fenêtre…

Par la fenêtre, vous pouvez voir le spectacle de la rue, la cour ou la campagne, mais vous ne confondez pas la fenêtre avec ce qu'elle vous permet de voir.

La fenêtre laisse passer les rayons du soleil, mais elle n'a rien à voir avec le soleil.

La fenêtre protège du froid extérieur… à condition qu'il y ait du chauffage à l'intérieur.


…qui occupe une place importante dans la mémorisation

Parce qu'elle dispose d'attributs spécifiques (on y viendra plus tard…) dont l’Inconscient est dépourvu, la conscience est requise par les processus de mémorisation les plus importants.

Même si l'Inconscient est capable de mémoriser des perceptions inconscientes, la force de ces souvenirs est très inférieure à ceux que la conscience a permis d'enregistrer… et heureusement pour nous !

On verra que la conscience est un élément indispensable à notre bon fonctionnement mental.

Automatiquement, l'Inconscient envoie les souvenirs à la conscience, et ça marche tout à fait bien, sinon nous ne serions pas là, devant nos claviers, mais encore dans la caverne à pousser des cris sans signification.

L’Inconscient est comme le disque dur de l'ordinateur où l'on écrit toutes les données dont on a besoin durablement, et la conscience est la RAM, la mémoire vive, qui se remplit fugitivement au gré du fonctionnement de l'ordinateur, et se vide l'instant d'après pour faire de la place, sans en garder la moindre trace.

On éteint l'ordinateur : la RAM s'efface jusqu'au lendemain matin, mais le disque dur garde données et programmes en mémoire pour qu'au réveil, tout redémarre aussi bien que la veille (avec les souvenirs de la veille en plus).
On s'endort : la conscience disparaît jusqu'au lendemain matin, mais l’Inconscient garde données et programmes en mémoire pour qu'au réveil, tout redémarre aussi bien que la veille (avec les souvenirs de la veille en plus).

Petit bémol : l'ordinateur ne rêve pas quand il est éteint. Mais l'analogie sera meilleure si, pendant la nuit, vous lancez un petit programme de maintenance du disque dur (on verra un peu plus loin le rêve).

On pourrait continuer longtemps les exemples qui prouvent que la conscience n'a tout simplement rien à voir avec la mémoire, mais vous pouvez en trouver vous-même : Amusez-vous à ouvrir le dictionnaire au hasard et à pointer un mot, si vous le connaissiez déjà, vous allez vous en rappeler (le vocabulaire est significatif) mais qui a l'obligeance de ramener sa signification ou son souvenir à la surface de la conscience ? L'Inconscient, bien sûr.

Dernier point (pour l'instant).
Vous connaissez ce jeu mémoriel où l'on cache une douzaine d'objets sous un torchon, après les avoir montrés pendant un certain temps. Il faut se rappeler le plus d'objets possibles.
Assurément, la mémoire visuelle qui est en jeu se rapproche terriblement des perceptions de la conscience, mais qui se prête obligeamment au jeu, en fournissant de son mieux les objets qui manquent à la liste, en rappelant obligeamment tel détail qui va entraîner la remémoration complète ? Qui d'autre, quoi d'autre que l'Inconscient ?

La conscience est mono-tâche. Elle peut sembler sauter du coq à l'âne à la vitesse de la lumière, mais elle ne gère ni le coq, ni l'âne, ni la vitesse à laquelle elle jongle avec ces pensées, qui ne sont jamais siennes même si elle les accueille…

La conscience est la poêle où l'on jette successivement toutes sortes d'aliments, mais elle ne choisit aucun d'entre eux, et si certains rissolent tandis que d'autres brûlent, elle n'y est pas davantage pour quelque chose…

(À suivre)


Ces pages reprennent des recherches que j'avais effectuées une trentaine d'années plus tôt. J'aurais pu recopier simplement un livre que j'ai écrit à l'époque, mais j'ai préféré recommencer avec mes seuls souvenirs, augmentés d'une expérience qui n'a fait que confirmer mes hypothèses. Quand je serai à court d'inspiration, je pourrai toujours piocher dans mes vieilles pages pour boucher les trous de mon raisonnement…

La Rochefoucauld a écrit : "C'est une grande folie de vouloir être sage tout seul."
Malheureusement, je n'ai pas recouvré la raison et je vous offre ici d'alléger ma folie en la partageant…
…ou éclairez-moi pour me dire en quoi j'ai tort ! Si vous parvenez à m'expliquer, je serai soulagé d'un grand poids…

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