ACCUEIL
GALERIE
POÈMES 3D
PENSÉES
THÉORIE
MÉTHODE
MICROBIO
LIENS
CONTACT
ENGLISH

S'abonner à jacques_raffin sur Twitter

Résumé du chapitre précédent :

Résumé du chapitre 1


La conscience, pour quoi faire ?

Que serions-nous si nous n'avions pas la conscience ?
Des automates. Ce que nous ne sommes apparemment pas, puisque nous sommes des champions de l'adaptabilité, des créateurs, des inventeurs, des philosophes…

Remontons le temps…

Au commencement, avons-nous appris, il y a eu des organismes unicellulaires extrêmement primitifs, au comportement strictement déterminé, stéréotypé…

Puis, en grimpant l'échelle de l'évolution, des animaux plus perfectionnés sont apparus.

Non seulement ils n'avaient plus un comportement stéréotypé, mais ils étaient capables d'apprendre, de s'adapter…
Il ne s'agit pas déjà d'Homo sapiens, ni peut-être d'hominidés et peu importe…

Ce qui est important, c'est de déterminer la différence fondamentale qu'il y a entre nous, mammifères supérieurement dotés d'intelligence et les automates vivants.

L'innovation biologique, qui permet d'affranchir l'individu des déterminismes automatiques, est un couple :

le couple plaisir-douleur

La carotte et le bâton n'ont de sens que pour les organismes susceptibles de ressentir douleurs et plaisirs.

C'est à travers la conscience que l’Inconscient appréhende douleurs et plaisirs.

La conscience est le plaisiromètre et le doloromètre, grâce auxquels l'Inconscient s'efforce de nous assurer (dans la mesure de ses moyens…) le plus de plaisirs et le moins de douleurs.

Qui, dans un restaurant, confond le serveur et le cuisinier ? La conscience est un phénomène essentiellement passif. Toute activité vient de l'Inconscient.

Si l’Inconscient était l’Internet (et tous ses sites et moteurs de recherches…), la conscience ne serait que l'ordinateur qui permet de se connecter et de consulter le web…

La conscience est le témoin passif de la réalité extérieure par l'intermédiaire des sens et des mouvements décidés par l'Inconscient à travers les sensations kinesthésiques.

La conscience n'a jamais de rôle actif dans le mouvement, la pensée ou quoi que ce soit qui puisse être produit par le travail cérébral.

La mission de l’Inconscient, nous pourrions l'appeler le bonheur de la conscience, mais en réalité c'est son propre bonheur qu'il cherche à goûter à travers la conscience.

La conscience éprouve la joie de l'Inconscient (et sa douleur…), ainsi que l'efficacité des plans de l'Inconscient. La conscience est ainsi l'éprouvette où l'Inconscient teste ses projets.

La conscience est la centrale de surveillance de la maison corporelle, avec tous les capteurs sensoriels. Qu'un lumbago se déclenche et l'Inconscient interrompt toutes ses activités pour tenter d'y remédier… Plus la douleur est envahissante, plus le travail de l'Inconscient est perturbé, influencé, pollué par la douleur consciente.

Si la machine cérébrale était un aspirateur, la conscience ne serait qu'un filtre capteur à l'extrémité du flexible (entrée : perceptions de la réalité extérieure) et en sortie (sensations kinesthésiques), ainsi qu'un capteur de mouvements sur les roues et le flexible. Point.

Dès que la conscience est fonctionnelle, l'Inconscient commence à s’en servir :

Input (en entrée) : toutes les sensations, perceptions conscientes sont dûment enregistrées par l’Inconscient avec les plaisirs et douleurs que la conscience a éprouvé au passage.

Naturellement, l’Inconscient ne peut pas enregistrer douleurs et plaisirs comme on enregistre des sons, et s'il pouvait les restituer comme nous les avons éprouvés, nous serions alors de vrais légumes, des imbéciles heureux…

Non, l’Inconscient a recours à un système de notation, qui lui permet de conserver en mémoire les informations plaisantes ou douloureuses, et d'extrapoler à partir de ces notes pour proposer des suggestions heureuses…

Output (en sortie) : l'Inconscient envoie des pensées plaisantes ou douloureuses, selon leur notation interne et la conscience éprouve un plaisir mental proportionnel à la note donnée par l'Inconscient.

Si la suggestion d'action se solde par une situation douloureuse, l'Inconscient reverra à la baisse la notation de ses sources.

Si, au contraire, les suggestions d'action débouchent sur une réussite supérieure à ce qui était escompté, l'Inconscient augmente les notes de sa base de départ.

La conscience est donc un canal privilégié pour apprendre (parce qu'un apprentissage sans conscience ne peut avoir qu'une notation hypothétique ou neutre), et un intermédiaire précieux pour les actions délicates, parce qu'elle permet à l'Inconscient de tester en permanence la pertinences des sorties et le danger (éventuel) des entrées au point de vue du plaisir de la conscience.

Sentir

Si vous placez votre main sur le capot d'un véhicule à l'arrêt, dont le moteur tourne, vous sentez le capot qui vibre. Si le véhicule vient à démarrer, vous le voyez et le sentez partir (attention à ne pas vous faire rouler sur les pieds, vous le sentiriez encore mieux…). Est-ce pour autant que vous êtes le véhicule ? Non.

Quand nous écoutons la radio, notre conscience ne suppose pas qu'elle est à l'origine de ce qu'elle perçoit… Notre conscience n'est pas davantage à l'origine des pensées qui peuvent la traverser.

De la même façon, la conscience nous permet de sentir nos mouvements, de percevoir le monde extérieur par nos sens, de sentir les signaux d'alerte de notre corps, de percevoir les pensées qui la traversent et, surtout, les douleurs et les plaisirs causés par le monde extérieur sur son corps et par les pensées venues de l'Inconscient.

 

Bouger

Si la conscience n'est pas responsable du mouvement, vous vous demandez peut-être comment celui-ci peut s'accomplir sans aucune surprise de notre part…

En fait, toute surprise est une réaction de l'Inconscient. Elle n'a donc pas lieu d'être dans le cas des mouvements :

L'Inconscient décide du mouvement, puis, par l'intermédiaire de la conscience, il ressent kinesthésiquement (et éventuellement visuellement) le mouvement qu'il a ordonné. Tout est absolument normal, régulier, ordinaire et il n'y a pas lieu de s'étonner.

Si, par un dysfonctionnement cérébral ou nerveux, un ordre de mouvement du bras droit provoquait une élévation du bras gauche, là… l’Inconscient manifesterait sa surprise, sa gêne, son embarras : "Mais… qu'est-ce qui m'arrive ?"

Cette réaction est une forme de politesse, destinée à huiler les incohérences du fonctionnement cérébral pour les rendre moins douloureuses, moins contrariantes, dans la mesure où nous avons appris à ressentir négativement les désordres fonctionnels quels qu'ils soient… et particulièrement lorsqu'ils touchent le fonctionnement mental.

 

Voir, entendre, et comprendre…

Ce que nous voyons consciemment n'est pas le seul résultat de nos sens :

Si vous ne savez pas ce qu'est une chaise, vous ne pourrez pas la voir ! Vous verrez une forme mais ça ne deviendra une chaise que si l'Inconscient vous envoie l'information se rapportant à la forme en question.

La vue seule nous apporterait la vision de formes diversement éloignées.

La vision consciente est une vision enrichie des commentaires de l'Inconscient, une version commentée en permanence et dont les commentaires sont signifiants et notés sur le plan plaisir/douleur.

Exemple : Je vois un ours déboucher devant moi dans la forêt. La vision provoque aussitôt un signal d'alarme de la part de l'Inconscient. Ours = Danger !

Il en va de même lorsque l'on écoute la radio : l'Inconscient se livre à une analyse en direct des perceptions auditives, et s'il y a du plaisir à l'écoute de la radio, il est issu des commentaires de l'Inconscient, de ses réactions à l'écoute.

En réalité, quand nous entendons quelque chose, la conscience n'y comprend strictement rien. Il n'y a que l'Inconscient qui soit capable de compréhension et d'analyse et c'est donc lui qui provoque à la conscience une production indirecte de plaisirs ou de douleurs, en réaction aux perceptions du monde extérieur.

On peut comparer la conscience à un thermomètre, si les plaisirs étaient chauds et les douleurs froides. Venus de l'extérieur ou de l'intérieur, physiques ou mentaux, plaisirs et douleurs…

Si on débranchait l’Inconscient de la conscience, celle-ci n'hébergerait plus que des perceptions sans significations, mais cela n'aurait pas d'importance, puisque le seul spectateur intelligent de la conscience* ne serait plus là pour en souffrir en s'apercevant de l'ineptie de la conscience.

*L'Inconscient, bien sûr.

 

La conscience, miroir de l'Inconscient ou mur d'entraînement…

Quand vous vous peignez sans pouvoir vous regarder dans la glace, vous vérifiez ensuite le résultat, quand vous le pouvez, dans un miroir.

L'Inconscient fait la même opération avec la conscience. Il se sert d'elle pour vérifier que tout est correct, qu'il n'a pas commis de grosse erreur d'appréciation.

Le fait d'envoyer des pensées à la conscience lui permet d'y réagir, comme s'il s'agissait de perceptions de l'extérieur.

Une pensée envoyée à la conscience devient comme la parole d'un autre, qui nourrirait une conversation. Sauf que l'Inconscient est seul et qu'il dialogue avec lui-même en vue d'une efficacité optimum.

Comme un tennisman qui s'entraînerait seul contre un mur de squash, pour perfectionner son jeu avant d'affronter des adversaires réels, sauf que ce tennisman a la possibilité instantanée, à n'importe quel moment de la partie, de faire surgir son mur d'entraînement pour tester ses coups…

Ce mur, c'est la conscience.

 

Flaubert

Considéré comme un des plus grands écrivains français, pourquoi cet homme lit-il ces œuvres à haute voix, dans ce qu'il appelle le gueuloir, pour les corriger ?

Pourquoi éprouve-t-il le besoin de les entendre, comme s'il s'agissait des paroles d'un autre, sinon pour mieux les juger, parce que ses oreilles apportent à l'Inconscient, via la conscience, une meilleure concentration et des sources de réaction plus nombreuses qu'une simple lecture muette !

Dans la lecture muette, nous ne sommes jamais aussi attentifs que si nous lisons à haute voix. Surtout si nous avons nous-même écrit le texte, car l'acte de lecture se mélange malgré nous avec le souvenir que nous en avons gardé, et nous ne sommes pas aussi bon juge que s'il s'agissait de relire le texte d'un autre, qui impose une meilleure attention dans la mesure où nous le découvrons au fur et à mesure.

Flaubert, donc, se méfie de lui-même, de son propre fonctionnement mental, car il sait d'expérience qu'il laissera passer des fautes ou des maladresses de style, s'il se contente d'une relecture muette. C'est plus long, mais plus sûr et efficace…

 

La conduite automobile

Quand vous êtes au volant, l'arrière de la voiture qui vous précède dans la circulation est… neutre.

Vous roulez à une certaine vitesse et la voiture devant vient à freiner brusquement. Automatiquement, l'Inconscient qui surveillait la scène à travers la conscience, intervient pour changer la note et l'arrière de la voiture qui freine devient un facteur de danger, de douleur (mentale) à la perspective d'un accident, d'un malus, etc.

Et cela entraîne de la part de l'Inconscient un coup de frein brutal.

 

La notation

Outre la capacité d'éprouver plaisirs et douleurs physiques, la conscience, à travers la notation, permet à l'Inconscient une mémorisation des événements plaisants ou déplaisants.

En évoquant ces souvenirs notés, la conscience éprouve un plaisir mental proportionnel à la notation qu'elle a effectué et qui a été mémorisé.

À la conscience, l'Inconscient peut confronter ses souvenirs à la réalité extérieure, ou simplement à d'autres souvenirs différemment notés. C'est le phénomène de la réflexion.

À la conscience, l’Inconscient peut envoyer des suggestions d'action, assorties de promesses plaisorielles proportionnelles à la notation des souvenirs qui ont servi à les fabriquer. L'Inconscient en profite pour les juger sous tous les aspects qu'il est capable de maîtriser, et il peut alors y réagir, affiner son raisonnement, son rangement mémoriel…

 

Plaisirs, espoirs, douleurs, peurs

De par leur notation, les souvenirs forment un ensemble de nombres négatifs ou positifs.

On pourrait imaginer des souvenirs neutres. Par exemple, "Rome, capitale de l'Italie". Mais ce genre de renseignement peut nous valoriser, nous présenter comme une personne instruite, savante (relativement), et donc cesser d'être neutre.

Bon ! On peut imaginer que le prénom du frère de la belle-sœur peut être considéré comme neutre, mais il est rattaché à un ensemble qui ne l'est pas, étant plaisant ou repoussant…

Les plaisirs nous motivent. Les douleurs nous dissuadent. Les espoirs sont des plaisirs espérés. Les peurs sont des douleurs en perspective…

Tirés par les premiers ou poussés par les seconds, la différence est anecdotique. Le fonctionnement global est le même.

On verra juste qu'au point de vue du suicide, une absence des premiers et l'excès des seconds font pencher irrémédiablement la balance…


(À suivre)

Licence Creative Commons
Ces œuvres sont mises à disposition selon les termes de la Licence Creative Commons Attribution - Pas d’Utilisation Commerciale - Partage dans les Mêmes Conditions 3.0 France.