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Résumé du chapitre précédent :

Résumé du chapitre 1


Volonté et habitudes

L'Inconscient qui ne pense qu'à éprouver des plaisirs et fuir des douleurs, pourrait nous enfermer dans une vie stéréotypée, qui ne serait qu'une quête fastidieuse de bons repas, de parties de jambes en l'air et de bons films ou de séries américaines…

Ne nous voilons pas la face ! Beaucoup de nos contemporains correspondent très bien à cette définition et ils sont davantage des estomacs sur patte que des Homo sapiens… Cela fait un équilibre avec les centaines de millions d'humains qui ont comme principal souci d'assurer leur subsistance… ?

Heureusement, nous avons aussi la possibilité d'envisager des actions à long terme, à travers des espoirs puissants ou des craintes solides, qui enrichissent notre vie (et notre égophilie) en faisant de nous des êtres un peu plus intéressants que de simples consommateurs, à travers une possibilité d'agir plus profondément car plus durablement dans une même direction, sans que les petites tentations ou tracas de la vie quotidienne puissent constituer des obstacles majeurs.

La volonté

Qu’est-ce que la volonté ? L'envoi répétitif à la conscience de pensées ayant une notation très positive et se rapportant à un même objet.

Plus l’Inconscient est convaincu que la satisfaction de la conscience passe par une certaine activité, plus il polarise ses suggestions en ce sens.

Exemple : Si vous rêvez de devenir champion de foot, votre Inconscient va vous pousser à faire du foot, parce qu'il sait que vous aimez cela et qu'il y a du plaisir à espérer une grande réussite en ce domaine.

On imagine pas, a contrario, un Inconscient qui vous pousserait à jouer aux échecs, à la place du foot !

Ou l'inverse…

Il faut savoir faire des choix. L’Inconscient est adapté à cette tâche, mais plus les distractions sont nombreuses et efficaces, plus sa mission peut devenir difficile.

Jeux vidéo, jeux de rôle, mondes virtuels

Quel que soit le domaine d'activité considéré, tous les progrès d'un être humain passent par une accumulation progressive, que l'on pourrait appeler un cercle vertueux.

Je suis nul en gym. Je cours péniblement cinq minutes sans m'arrêter. Je cours donc cinq minutes tous les jours pendant dix jours. Le onzième jour, je pourrai peut-être courir trente secondes de plus. Le vingt-et-unième jour, je courrai six minutes. Si mon cœur ne me lâche pas, si je continue ainsi, au bout d'un an, je serai capable de courir près d'une demi-heure par jour et je ne serai donc plus nul en gym…

À l'inverse, si je me mets à boire un peu de whisky en rentrant chez moi, après mon travail, je vais progressivement augmenter mes doses et devenir un alcoolique dépendant. Au bout d'un an, je ne me contenterai plus d'un fond de verre. Mon organisme s'habituant à l'alcool aura besoin de doses de plus en plus fortes pour arriver à la même décontraction. Ma femme me quittera et (elle aura raison…) j'aurai alors une bonne raison de continuer à boire…

Voulez-vous apprendre une langue étrangère ? Astreignez-vous à y consacrer un peu de temps chaque jour et ça rentrera tout seul !

Une faible volonté est une dispersion des directions de l’Inconscient, ou une faiblesse de la notation de la conscience. Les deux concourent au même résultat : plus la concurrence est rude à l'intérieur de l'Inconscient, moins celui-ci sera efficace pour tirer l'attelage dans une seule direction et s'y maintenir jusqu'à obtenir des résultats satisfaisants qui renforceront les décisions prises.

Les habitudes

Pour venir au secours de la volonté et de la mission de l'Inconscient, nous connaissons les habitudes, qui sont des petits plaisirs liés à nos activités les plus fréquentes.

Outre le plaisir intrinsèque que nous pouvons ressentir à une activité qui ne nous a pas été strictement imposée (ou que nous n'avons pas choisi mais que nous acceptons de grand cœur…), s'ajoute un bonus plaisoriel, qui nous renforce dans le sens de la continuité.

Le plaisir de l'habitude peut se glisser dans un geste normalement dénué de sens (comme de se caresser le nez avec un doigt, de se tenir le menton, de se passer la main dans les cheveux…) et qui devient un élément rassurant, particulièrement utile en situation de stress.

Cela peut être aussi de garer sa voiture à un endroit plutôt qu'à un autre. Ce coin de parking nous appartient plus qu'un autre, nous nous l'annexons comme une partie de notre territoire…

L'habitude est une part de nous-même que nous avons appris à aimer, comme un fond d'écran d'ordinateur, et elle peut ainsi venir épauler la volonté en aidant à survaloriser les activités habituelles qui vont dans la direction voulue.

Le tic n'est qu'une habitude un peu trop visible, qui révèle, par son côté répétitif, l'aspect mécanique de la machine inconsciente.

Il est aussi le révélateur d'un Inconscient qui ne se contrôle pas aussi bien que la moyenne, ou dont les dysfonctionnements perturbent la gestion de l'apparence et du regard des autres…

Bonnes habitudes : cercles vertueux…

Quel que soit le domaine d'activité considéré, tous les progrès d'un être humain passent par une accumulation progressive, qui pourra former un cercle vertueux.

Je suis nul en gym. Je cours péniblement cinq minutes sans m'arrêter. Je cours donc cinq minutes tous les jours pendant dix jours. Le onzième jour, je pourrai peut-être courir trente secondes de plus. Le vingt-et-unième jour, je courrai six minutes. Si mon cœur ne me lâche pas, si je continue ainsi, au bout d'un an, je serai capable de courir près d'une demi-heure par jour et je ne serai donc plus nul en gym…

Si je consacre une demi-heure par jour à l'apprentissage d'une langue ou d'une technique (le dessin…), mes progrès vont m'encourager et au bout d'un an, la demi-heure qui m'était pénible au début m'apparaîtra trop courte par rapport au plaisir que j'y éprouverai…

Mauvaises habitudes : cercles vicieux…

À l'inverse, si je me mets à boire un peu de whisky en rentrant chez moi, après mon travail, je vais progressivement augmenter mes doses et devenir un alcoolique dépendant. Au bout d'un an, je ne me contenterai plus d'un fond de verre. Mon organisme s'habituant à l'alcool aura besoin de doses de plus en plus fortes pour arriver à la même décontraction. Ma femme me quittera et (elle aura raison…) j'aurai alors une bonne raison de continuer à boire…

La sédentarité, doux euphémisme que l'on pourrait appeler la paresse physique, qui a envahi nos sociétés occidentales, s'aggrave progressivement, insidieusement, année après année.

À force de déplacements en voitures, en ascenceurs, en escaliers et en trottoirs roulants, on finit par rechigner au moindre effort et l'Homo sapiens devient le mammifère au corps le plus pitoyable de tous les mammifères…

Rompre une (mauvaise) habitude

Il faut une grande volonté pour rompre une mauvaise habitude, car les habitudes sont des rails sur lesquels nous nous laissons guider et qu'elles soient bonnes ou mauvaises, il est facile de continuer et malaisé d'en sortir. C'est un atout quand nous sommes sur la voie ascendante, mais dans la spirale descendante du cercle vicieux, l'Inconscient doit déployer des efforts particulièrement vigoureux ou ingénieux pour nous ramener vers la surface.

Alcool, cigarette, paresse physique ou mentale, les exemples ne manquent pas de situations où notre prétendu libre-arbitre brille par son absence…

 

De la foi

L'obéissance à une doctrine religieuse ou politique et la foi qui en découle, réalise dans l'Inconscient un rangement particulier qui conditionne naturellement le comportement à travers une production de l'Inconscient délibérément orientée vers la satisfaction des comportements pieux ou politiquement valorisants.

La foi prend la forme de la volonté, elle prend sa place et la renforce.

Au lieu de (ou "En plus de"…) vouloir accomplir un destin particulier, fonction des circonstances propres de son expérience passée, le croyant aspire à se réaliser à travers un modèle idéal, dont les faits et gestes sont décrits, valorisés par les tenants du culte auquel il appartient (le vocabulaire n'est pas innocent : son Inconscient est partiellement occupé bénévolement par des valeurs qui ne sont les siennes que parce qu'il a appris à les considérer ainsi…).

Inversement, une forte volonté et un Inconscient déjà bien structuré sont un obstacle à la foi, à l'obéissance aveugle et à tous les types de conditionnement.

Le conditionnement en général fonctionne d'autant mieux que l'Inconscient de départ était disponible, déstructuré, vacant.

Il y a aussi une habitude du conditionnement, que l'on retrouve chez les adeptes des sectes, souvent d'anciens fidèles de religions traditionnelles.

Chez certains, la soif d'idéal préexiste sous forme de besoin, que conditionnement religieux ou politique viennent combler.

Dès l'instant où l'Inconscient est pénétré de croyances cultuelles, il va naturellement suggérer des comportements qui flattent ces valeurs.

Qu'est-ce qu'une valeur ? Simplement une idée avec une forte notation. Plus la notation est forte, plus la valeur est importante. Plus elle entraînera fortement les suggestions de comportement.

Chacun d'entre nous a évidemment ses valeurs propres. Il conviendrait simplement d'éviter d'adopter des valeurs d'origine externe, qui n'ont d'autre finalité que de nous manipuler, dans un but qui ne nous avantage pas forcément, mais qui profite aux "programmeurs".

Aux époques reculées où sont apparues les principales religions, on doit leur reconnaître un rôle de cohésion sociale, de cohérence et dans le cadre restreint du groupe, elles ont fait office de morale. Aujourd'hui, l'éducation généralisée devrait permettre de remplacer efficacement ces vieilles recettes, qui sont devenus autant de facteurs d'affrontements puérils dans une société mondialisée.

Dans l'intérêt de l'humanité, on devra mettre au point des valeurs qui feront coïncider intérêt individuel et collectivité (le travail reste à faire…) et auxquelles tout le monde pourra adhérer. En somme, un idéal de justice acceptable par tous (et toutes), jusqu'au dernier indigène du plus obscur désert du globe… Il reste du riz sur la planche.

Naturellement, la logique extrême de ce type de comportement est atteinte avec les kamikazes, qui donnent fièrement leur vie pour ces valeurs auxquelles ils ont appris à tenir plus qu'à leur vie.

Ils ne sont plus là pour profiter des conséquences de leurs actes, mais leurs instigateurs y trouvent d'autant plus leur compte, que ces actes flattent considérablement leur égophilie, décuplant leur plaisir du verbe "faire" (à travers le "faire faire").

(À suivre)

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